• LA GÉANTE ROUGE

    Notre-Dame de Strasbourg, la géante rouge.

    LA  GÉANTE  ROUGE

    Résolument flamboyante, reconnaissable entre toutes par sa pierre rouge et sa flèche aussi effilée qu’unique, le véritable triomphe de la cathédrale, selon Victor Hugo, la cathédrale de Strasbourg attire chaque année quelque quatre millions de visiteurs. Il est vrai qu’on l’aperçoit de loin : depuis les Vosges ou la Forêt-Noire, paraît-il.

    Cette cathédrale m’a toujours intriguée et attirée  : fondée en 1015 sur les vestiges d’une cathédrale carolingienne, par l’évêque de Strasbourg Werner de Habsbourg et l’empereur Henri II. Ses fondations (uniques au monde), pour être précisément sur l’endroit où les premiers chrétiens avaient prié, ont été posées sur une nappe phréatique et nécessitèrent des années de travail et une technique antique spécifique pour être stabilisées.

     

    Je viens de lire un article intéressant et qui a réveillé en moi la visite que nous avons fait plusieurs fois de cet édifice merveilleux .

     

    Quand Goethe réécrit l'histoire de Notre-Dame de Strasbourg

                                                   Ces trois photos sont de  Bertrand Rieger 

    LA  GÉANTE  ROUGE

    LA  GÉANTE  ROUGE

    LA  GÉANTE  ROUGE

    Grimper au sommet de la tour de Notre-Dame... le jeune Goethe, arrivant à Strasbourg  en 1770, n’a rien de plus pressé. Même le vertige dont il souffre ne peut l’empêcher de hanter l’étroite terrasse où, écrit-il dans ses Mémoires, « j’étais suspendu en l’air comme une montgolfière ». Et selon l’usage, le poète glisse la pièce au gardien, ancien tailleur de pierre, pour qu’il grave son nom sur le mur intérieur de la flèche, non loin du cantique censé éloigner la foudre.

    Goethe dit :

     

    C’est une chose admirable de circuler dans cette monstrueuse masse de pierre toute pénétrée d’air et de lumière, évidée comme un joujou de Dieppe, lanterne aussi bien que pyramide, qui vibre et qui palpite à tous les souffles du vent », s’extasie Hugo, qui a affronté lui aussi, vers 1840, les 330 marches. Il aurait pu ajouter qu’avec ses 142 mètres, elle était la plus haute construction d’Occident (elle ne fut détrônée qu’en 1874, par la néogothique Saint-Nicolas de Hambourg). Et que ses huit escaliers accolés, qui grimpent en vrille sans jamais se croiser, sont un prodige de sophistication géométrique... Ce n’est pas la flèche seule, mais la façade tout entière de la cathédrale qui subjugue Goethe. « Les petites choses comme les grandes sont à leur place, et l’immensité nous apparaît sous la forme la plus agréable, comme l’ensemble nous offre l’image de la stabilité́ et de la durée... », Souligne-t-il dans L’Architecture allemande, un essai dithyrambique et indûment nationaliste.

    Une armée d'architectes 

    Dans son enthousiasme, Goethe y attribue au seul Erwin de Steinbach la paternité de toute la cathédrale... dont la construction a pris plus de deux siècles ! En réalité, la première pierre de la nef strasbourgeoise remonte aux environs de 1235, soit dix ans avant la naissance de maitre Erwin. Elle reprend les fondations et la crypte d’une cathédrale romane, réduite en cendres avant même de posséder son transept. Celui-ci sera donc réalisé́ en premier, de 1176 à 1225, évoluant en douceur d’un nord encore roman à un sud déjà̀ gothique. La nef, achevée en 1275, sera un modèle d’architecture rayonnante. Reste le massif occidental : narthex, portails, tours... Les travaux démarrent dès 1276, sur un dessin de 1260. Steinbach, lui, ne sera appelé́ en renfort qu’en 1284.

    À plusieurs reprises, il remaniera ses plans : sa façade est, selon les spécialistes, la toute première dont la réalisation eut été́ impossible sans dessin. À sa mort en 1318, le deuxième niveau celui de la rosace est en cours : son fils Jean y travaillera encore vingt ans. Apres lui, encore six architectes Gerlach élève le troisième étage Conrad étire la galerie des Apôtres au-dessus de la grande rose Michel de Fribourg et Claus von Lohre se relaient pour dresser le beffroi de la tour nord, puis Ulrich d’Ensingen et Jean Hültz de Cologne pour achever la flèche en 1439. Il n’y aura pas de seconde flèche : le gothique passe de mode, et de plus, la nappe phréatique sur laquelle on a bâti – d’où la légende d’un mystérieux lac souterrain – rend le sous-sol instable. Au XIXe siècle, la canalisation du Rhin faillit d’ailleurs conduire le vaisseau de pierre au naufrage, car le niveau de l’eau ayant baissé, les énormes pieux de bois qui le soutenaient depuis huit siècles se mirent aussitôt à pourrir. L’architecte Johann Knauth, autre héros méconnu de la cathédrale, la sauva in extremis dans les années 1900, par injection de béton...

    Sculpteur facétieux et mystère du rayon vert

    En d’autres temps, un imagier aurait surement glissé son effigie quelque part, entre deux scènes bibliques : il n’était pas rare de dévier du programme iconographique imposé au profit de figures plus anecdotiques. Ainsi, le meunier et son cheval, dignes représentants des Strasbourgeois qui contribuèrent gracieusement aux travaux de construction, quand les finances firent défaut.

    LA  GÉANTE  ROUGE

    ou bien ce petit chien assoupi au pied de la monumentale chaire de Geyler de Kaysersberg, qui est celui du célèbre prédicateur Pour rendre hommage à ce fidèle compagnon, des sculpteurs ont niché une statue de petit chien sur le côté droit. En le caressant, il protégerait la famille et veillerait à ce qu’elle ne manque de rien. 

    LA  GÉANTE  ROUGE

    ou encore le mystérieux quidam accoudé à sa balustrade, face au pilier des Anges. Le sceptique aurait prédit l’écroulement du chef-d’œuvre (18 mètres et 12 statues, portant la voûte du transept sud), et le sculpteur facétieux l’aurait condamné à attendre sur place que cela se produise !  Le malheureux, d’où il est, ne peut même pas voir le fameux « rayon vert » qui, chaque matin d’équinoxe, vient auréoler la Vierge et le Christ de la chaire. De toute façon, les amateurs de mystique médiévale ont dû déchanter : ce phénomène apparu en 1972 aurait suivi le nettoyage des vitraux sud de la nef, lesquels datent du XIXe siècle. Il parait que ce rayon vert  n’existe plus …..

     

    ADMIRER LE BALLET D’AUTOMATES DE L’HORLOGE ASTRONOMIQUE 

     

    L’horloge astronomique Renaissance, haute comme une maison et parée comme une vitrine de Noël, s’anime : les apôtres saluent le Christ, le coq chante trois fois, les dieux païens défilent sur leurs chars. Outre l’heure, l’horloge indique les mouvements de la lune et des planètes, calcule le calendrier liturgique... Il suffit de la remonter chaque semaine, et d'en graisser les rouages. 

    LA  GÉANTE  ROUGE

    LA  GÉANTE  ROUGE

    Chef-d’œuvre de la Renaissance, l’horloge astronomique fascine par sa beauté, sa taille grandiose et ses prouesses techniques. Mais saviez-vous que chaque jour, à 12h30 précise, elle révèle un fascinant spectacle d’automates ? Après la sonnerie d’un ange, les automates commencent leur bal : le vieillard, la mort, les apôtres, le christ et le coq majestueux. Dans le silence, la cathédrale laisse alors place à ce spectacle insolite pendant 3 minutes, vous laissant bouche bée et admiratif. 

    Il faut regarder les 2 petits anges situés de part et d’autre du cadran. Celui de droite fera sonner une cloche tandis que celui de gauche retournera son sablier.

    LA  GÉANTE  ROUGE

     

    Pendant ce temps, un personnage défilera devant la mort. Ce balai se déroule tous les quarts d’heure.

    LA  GÉANTE  ROUGE

     

     Le pilier des anges

    LA  GÉANTE  ROUGE

    Le Pilier des Anges de la Cathédrale de Strasbourg, mesure 18 mètres de haut sur trois étages.On date le pilier vers 1225/1230 et son architecte est inconnu...C'est une véritable prouesse de l'époque, car ce pilier est le pilier central du bras sud du transept.Un sculpteur ingénieux à fait oublier ce pilier en dynamisant les sculptures. Il comporte 12 statues sculptées dans le même bloc de grès que la colonne: 4 évangélistes, 4 anges et 3 autres portant les instruments de la passion et un Christ.

     

    Les anges portant les instruments de la Passion.

    LA  GÉANTE  ROUGE

    LA  GÉANTE  ROUGE

    L’Homme le plus fort de la Cathédrale

    Un tout petit homme accroupi, le dos arqué. Voûté comme il est, on dirait qu’il porte à lui tout seul le poids de la cathédraleCette petite sculpture rend hommage à l’architecte allemand, Johann Knauth, qui dans les premières années du XXème siècle a consolidé les fondations de la cathédrale alors qu’elle menaçait de s’effondrer dès 1903. 

    LA  GÉANTE  ROUGE

     

     Et nous terminerons sur la rosace.

    LA  GÉANTE  ROUGE

    Cette cathédrale est un véritable trésor !!!

     

    Elle compte une infinité de choses à admirer, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, mon article n'est  vraiment qu'un tout petit aperçu. Beaucoup de légendes entourent ce monument incontournable du patrimoine alsacien: découvrez-là par vous-même !

     

    Bonne journée à vous toutes et tous

    Toute mon amitié 

    Bertille  

     

     

    « IL EST OU LE BONHEUR ???VOUS AVEZ DIT : DISPUTES ...... »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 25 Mai 2022 à 09:09

    Bonjour Bertille, 

    elle est magnifique et son histoire aussi . 

    Merci pour nous la faire découvrir. 

    Passe une bonne journée, ici frisquet et ensoleillé, gros bisous, 

    Nadine

    Bon Mercredi brillant - image animée GIF

    2
    Mercredi 25 Mai 2022 à 09:13
    Bonjour Bertille. Super reportage sur cette cathédrale de Strasbourg. Je ne l'ai pas virer lorsque j'y suis allée. Après 3 jours de pluie d'orage et averses, le vent hier a chasse les nuages et nous a laissé un beau ciel bleu. Toujours en clinique. Je ne voulais pas être sedate, ben c'est fait! Je continue à écrire mon journal et à colorier des mandala pour me recentrer. Il y a uun patio avec pelouse ou je marche. J'espère que tout va bien pour toi. Week-end de l'ascension. Il va y avoir du monde sur les routes. Je t'embrasse.
    3
    Mercredi 25 Mai 2022 à 11:29

    Bonjour Bertille , 

    Magnifique cathédrale que nous avons visité il y a plus de 20ans . On avait été enthousiasmé par  toute cette richesse et cette beauté . 

    On a adoré l' horloge astronomique, une merveille ! d'ailleurs on aimerait bien revenir la visiter , il y a tellement de chose qu'on n'a pas vu !

    Merci pour toutes ces explications fort intéressantes. 

    Bon mercredi  et grosses bises .

    4
    Mercredi 25 Mai 2022 à 16:02

    Bonjour Bertille, bel article que je connais bien j'ai habité 1 an près de Strasboug a Ligolsheim si tu connais, j'allais tous les jours en bus avec mon fils de 7 ans, le premier, et c'est là que j'ai perdu mon Cyril après avoir accouché a l'hôpital de Strasbourg , j'aurais jamais du aller dans cet hôpital , mais voilà je  ne pouvais pas faire ce que je voulais, ce serai a recommencer, cela se passerai autrement, crois-moi, j'étais trop faible et ne savais pas dire non,  la cathédrale  j'y suis montée jusqu'en haut, et de la haut c'est magnifique, j'ai des beaux souvenirs de ce côté là, je t'embrasse très fort, , mon Cyril est dans le cimetière d'enfants des anges a Strasbourg , bisous de nous Nina

    5
    Mercredi 25 Mai 2022 à 19:49

    En tout premier, je veux t'offrir la rosace de Strasbourg, rosace à 18 €. " ici ".

    C'est une photo que j'ai prise après avoir vu le nouveau vitrail dans la chapelle sainte Catherine. Ceci pour te remercier de tous tes précieux renseignements à propos du Saint Nicolas. Explication aussi du saloir, qui a été comme un petit bateau.

    Te souhaite un bon jeudi de l'Ascension. À plus. Amicalement. Yann

      • Mercredi 25 Mai 2022 à 22:58

        Merci Yann pour cette photo si originale, je la classe avec mes photos de la cathédrale. J'aime bien faire des recherches lorsque je ne sais pas et avec de la patience on arrive à ce que l'on veut assez souvent . Bien amicalement 

    6
    Mercredi 25 Mai 2022 à 21:53

    Un trésor, c'est vrai ! Une visite très intéressante ! Merci. 

    J'y suis allé, mais au marché de Noël. J'ai sûrement visité la cathédrale, mais je ne m'en souviens plus. Je me souviens plus de la Petite France...

    7
    Mercredi 25 Mai 2022 à 22:22

    Bonsoir Bertille,

    Merci pour cette belle présentation, une cathédrale magnifique. Il y a si longtemps que nous y sommes passés que je n'ai que de vague souvenir de l'horloge astronomique. Tu me donnes l'envie d'y aller, mais pour l'instant ce n'est pas au programme. Bonne soirée. Bisous. Huguette 

    8
    Jeudi 26 Mai 2022 à 05:56

    Merci pour cette visite très agréable et très intéressante 

    9
    Jeudi 26 Mai 2022 à 08:00

    Moi qui suis de Strasbourg, j'ai beaucoup aimé que tu me montres tous ces détails, chien, mystérieux quidam, et homme le plus fort ...... Ton billet est même au top de l'actualité, avec ce rayon vert qui a disparu. Des travaux sur le vitrail concerné, remplacé par une nuance de blanc en place du vert. Et les autorités de l'église aiment ça, en avaient marre que des personnes se déplacent pour ce rayon païen. Le vitrail récent dans la chapelle Ste Catherine, est original, avec entre autre le visage du Christ fait de multiples visages de paroissiens. " ici ". C'est une photo internet, la mienne est moins bonne. À plus. Yann

    10
    Jeudi 26 Mai 2022 à 17:49

    ah Strasbourg et sa cathédrale on l'aime +++ , on y est allés + de fois 

    merci pour les photos et infos !  un régal pour moi  gros bisous A+

    http://albert-danielle.eklablog.com/la-cathedrale-de-strasbourg-2-a159041608 

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :